publicité

Les eurodéputés votent un amendement en faveur du logiciel libre au Parlement

Open Source : Le Parlement européen recommande que tout logiciel développé pour lui soit mis sous licence libre.

 

Siège du Parlement européen à Bruxelles, espace Léopold.

Photo Alina Zienowicz / Wikimedia Commons / CC by-sa

Parmi les motifs du déménagement de la fondation Eclipse, qui quitte les Etats-Unis pour s’installer à Bruxelles, il y a le sentiment que «l’Europe aime beaucoup, et de plus en plus, l’open source», nous expliquait récemment Gaël Blondelle, qui dirige l’équipe européenne de la fondation. Et cela tant côté entreprises qu’institutions, d’où le choix de la capitale de l’Union.

publicité

«Valeur ajoutée des logiciels libres et ouverts»

Ce soutien au Libre se vérifie, dans le secteur public, par la résolution qu’a votée le 15 mai le Parlement européen, dans un rapport de décharge budgétaire, vote rapporté sur Linuxfr par Stéfane Fermigier (coprésident du CNLL, Union des Entreprises du Logiciel Libre et du Numérique Ouvert).

Le texte adopté par les eurodéputés recommande «vivement» de libérer tout logiciel développé pour le Parlement. Il est indiqué (point 49 de la résolution):

[Le Parlement] «reconnaît la valeur ajoutée que les logiciels libres et ouverts peuvent apporter au Parlement; souligne en particulier leur rôle dans l’amélioration de la transparence et dans la prévention des effets de blocage des fournisseurs; reconnaît également leur potentiel en matière d’amélioration de la sécurité étant donné qu’ils permettent de relever et de corriger les faiblesses; recommande vivement que tout logiciel développé pour l’institution soit rendu public sous licence de logiciel libre et ouvert.»

Open data et réseaux sociaux open source

Juste avant, le même texte (point 48) prône l’open data avec des formats ouverts:

[Le parlement] «reconnaît que la production de données publiques sous un format ouvert, lisible par machine, facilement accessible et réutilisable offre de grandes possibilités tant pour la transparence envers le public que pour l’innovation ; salue les initiatives en cours visant à créer et à convertir une partie de ses données qui revêtent un intérêt pour le public sous ce format ; souligne la nécessité d’adopter une approche plus conviviale, systématique et coordonnée pour de telles initiatives, dans le cadre d’une politique bien définie des données ouvertes du Parlement.»

Le point 79 de la résolution prône quant à lui l’usage de réseaux sociaux open source et autohébergés:

Le Parlement «prend acte en outre de l’amélioration substantielle de l’utilisation des réseaux sociaux par le Parlement et encourage en outre l’utilisation de plateformes de réseaux sociaux open source gratuites et autohébergées, qui accordent une attention particulière à la protection des données des utilisateurs; prend acte par ailleurs des actions destinées à informer des activités de l’Union et prie instamment le Parlement d’intensifier ses activités sur les réseaux sociaux afin de diffuser les résultats de ses travaux auprès des citoyens de l’Union.»

Stéfane Fermigier précise que c’est l’eurodéputé tchèque et vice-président du Parlement européen Marcel Kolaja, du Parti pirate européen, qui est à l’origine de ces amendements.

A lire aussi

Logiciels libres et open source: l’Apell veut fédérer les associations d’entreprises en Europe - 5 février 2020

L’Union européenne finance la chasse aux bugs dans 15 logiciels libres - 30 décembre 2018

La Commission européenne privilégie le logiciel libre - 3 décembre 2018

La Commission et le Parlement européens utilisent surtout du Libre pour leurs projets logiciels - 28 mars 2016

A lire aussi :

Le modèle M2M-100 gagne en précision en n'utilisant pas l'anglais comme langue intermédiaire dans les traductions.

Thierry Noisette

A propos de Thierry Noisette

Journaliste, Thierry Noisette est coauteur des livres "La bataille du logiciel libre" et " Vote électronique: les boîtes noires de la démocratie". Il traite dans ce blog de logiciels libres, d'open source, de culture libre, de manchots pygmées...

Articles relatifs
Contenus partenaires
Contenus sponsorisés
Réagissez à l'article
1 réponse
Connectez vous ou Enregistrez-vous pour rejoindre la discussion
    
  • Encore une annonce destinée à faire croire aux jeunes trop niais que l'UE bougerait les lignes vers le libre, ce qu'elle ne fait pas. C'était au niveau de l'UE qu'il fallait interdire la vente forcée de windows et ios - et la CJUE a fait exactement l'inverse en 2016 : elle l'a sanctifié au nom du libre commerce, et tant pis pour la souveraineté, ce qui explique pourquoi nous n'avons toujours pas de machines sous Ubuntu ou Mint en magasin ! Idem sur les formats bureautiques : alors que l'OpenDocument devrait être la norme logique pour tous les états, l'UE a laissé microsoft gangrener les instances de vote ISO, pour permettre à microsoft de faire passer en procédure d'urgence son format concurrent. On peut continuer avec l'article 42 des traités qui nous lie à l'OTAN, et explique pourquoi sarkozy, holllande et maintenant macron ont vendu l'armée française à microsoft avec déjà 3 contrats open bar, lesquels nous coûtent un bras tous les 3 ans et augmente toujours plus notre dépendance aux américains, en annihilant toute souveraineté stratégique.
    J'arrête là : l'UE est un ennemi des logiciels libres de fait, parce qu'elle est tout simplement un ennemi des peuples et de la démocratie. Illégitime de fait depuis que sarkozy a trahi le vote de 2005 en allant signer le traité de Lisbonne en 2008, elle défend à tout prix un marché économique en plantant son drapeau malsain et fasciste dans nos écoles et sur nos bâtiments publics, au détriment du droit légitime des peuples à décider de leur destin. Elle favorise les monopoles américains depuis toujours, via une évasion fiscale organisée et soutenue, au détriment de nos entreprises du numérique qui n'arrivent pas à se développer, parce que pas d'argent.
    Bref, il est bien gentil le parlement de mange-soupes, qui ferme les micros aux opposants politiques qui osent critiquer cette construction européenne totalitaire, mais à part les fanatiques européistes qui refusent l'évidence, il ne trompe plus personne.
publicité